lundi 4 novembre 2013

Michael Connelly : un Agatha Christie des temps modernes ?

J'inaugure ma rubrique littéraire par un billet sur un auteur américain de romans policiers, que j'ai découvert cette année : Michael Connelly.



Le premier titre que j'ai lu de ce monsieur est Créance de sang (Work Blood en VO), paru en France en 1999. J'avais entendu grand bien de ce livre et l'ai emprunté à ma bibliothèque préférée histoire de me faire une idée de ce qu'il valait. Eh bien, je dois dire que je n'ai absolument pas été déçue ! Le roman est très bien écrit (et extrêmement bien traduit par un certain Robert Pépin*), l'intrigue est très ingénieusement ficelée, et l'hémoglobine n'étant pas omniprésente, la lecture n'en est que plus agréable.



Le titre peut laisser songeur, ou du moins induire en erreur, de prime abord : il ne s'agit pas d'une  histoire banale de vengeance (« œil pour œil, dent pour dent »), ou du moins pas directement. Je ne parlerai pas de l'histoire pour ne pas dévoiler les passages clés de l'intrigue, mais sachez simplement que la créance (ou dette) est en fait ce qui lie l'enquêteur, Terry McCaleb, à l'une des victimes du roman. En effet, dès les premières pages du livre, on apprend que l'ex-inspecteur McCaleb, alors à la retraite et en repos forcé suite à une greffe de cœur, porte dans sa poitrine celui de Gloria Torres, assassinée à bout portant et de sang froid dans une épicerie. En recevant son cœur qui lui a sauvé la vie, il a contracté une dette envers elle, qu'il ne peut rembourser que d'une seule et unique manière : il lui faut à tout prix retrouver son assassin.

Au début du livre, McCaleb est contacté par la sœur de la victime, qui souhaite qu'il reprenne l'enquête du FBI sur l'assassinat de sa sœur, alors au point mort.

McCaleb, en partant de rien ou pas grand chose, remonte la piste d'un tueur en série pas comme les autres. Au fil des pages, l'intrigue se tisse, de plus en plus dense, jusqu'à ce que les pièces du puzzle se mettent en place pour le dénouement final, pour le moins surprenant.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, à tel point que je le ferais entrer sans hésitation dans mon Top 10 (que je vous présenterai sans doute un peu plus tard ;-) ).




Du même auteur, j'ai donc voulu lire d'autres titres, pour voir s'il s'agissait juste d'un éclair de génie passager, ou si le monsieur a vraiment un don particulier pour raconter des histoires de crimes...

J'ai ensuite lu tour à tour La défense Lincoln (The Lincoln Lawyer en VO), puis Le verdict du plomb (The Brass Verdict). Ces deux romans mettent en scène Mickey Haller comme personnage principal et enquêteur. Avocat de la défense père d'une petite fille, divorcé d'une première femme au service du district attorney (donc de l'accusation) et d'une deuxième qui, elle, travaille pour lui comme secrétaire, il passe sa vie dans sa Lincoln à chercher la petite affaire qui lui permettra de tenir jusqu'au lendemain.



Ces deux livres ne m'ont pas du tout déçue par rapport à Créance de sang. Ici, on change un peu d'univers, car on se retrouve à la barre au lieu du commissariat de police, mais ça n'en est que plus plaisant. En lisant la quatrième de couverture, j'avais un peu peur que l'auteur ne perde son lecteur par une avalanche de procédures en tous genres, mais ça n'est pas du tout le cas. Tout est très clair et très explicite pour qui n'est pas versé dans le droit américain. J'ai appris beaucoup de choses sur le fonctionnement de la justice américaine au travers de ces deux livres, que j'ai trouvés très intéressants, au-delà de leurs intrigues respectives, qui sont toutes deux aussi bien ficelées que le premier titre que j'ai lu de l'auteur.





Créance de sang et La défense Lincoln on été tous deux portés à l'écran.
Le premier l'a été par un grand monsieur du cinéma hollywoodien, à savoir Clint Eastwood, qui a réalisé le film en 2002, dans lequel il incarne Terry McCaleb.
Le deuxième a été réalisé par Brad Furman, en 2011.


 

J'ai vu le film de Clint Eastwood, et je ne vous le conseille pas :-(
Pour une obscure raison, le scénariste, voulant sans doute apporter sa patte personnelle au film, a modifié la trame de l'histoire - pourtant parfaite - écrite par Connelly, allant jusqu'à changer l'identité de l'assassin (deux personnages sont intervertis). Outre les passages occultés, comme c'est habituellement le cas dans les films adaptés de romans, la fin est totalement modifiée, ce qui n'apporte absolument rien à l'intrigue, voire détruit complètement l'effet dramatique imaginé par Connelly.





Anecdote : Dans la série policière Castle de la chaîne américaine ABC, le héros et écrivain Castle joue au poker avec d'autres écrivains de polars, dont Michael Connelly, dont il incarne lui-même le rôle...




*Je ne connais pas ce monsieur, mais les livres bien traduits et/ou bien écrits d'un bout à l'autre, sans coquille ou faute de traduction, étant de plus en plus difficiles à trouver, je trouve qu'il est d'autant plus important de le souligner.


4 commentaires:

  1. Coucou! Bien contente de lire les articles de ton blog! Hi hi hi!
    (J espere que ton poignet va mieux!)
    Grosses bises~

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  2. Salut la miss :-)
    Merci de ta visite !
    Oui, le poignet est guéri, et j'ai dû mettre Bobby dehors 3 fois (c'est un pseudo, pour préserver son anonymat - lol). Je ne l'ai pas revu depuis deux jours, contrairement à Hans, qui m'attendait quand je suis rentrée tout à l'heure.
    À bientôt !

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  3. Hello! Je suis bien contente que tu aies ton blog et de pouvoir venir te lire à mon tour!!
    Tu parles très bien de ces bouquins et j'ai très envie de lire cet auteur maintenant!! Confirme moi juste que ce n'est pas trop "gore" je déteste les bouquins qui vous retourne l'estomac avec des descriptions scabreuses :-(

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  4. Merci pour ton enthousiasme. J'avais un peu peur de sauter le pas, alors je suis contente d'apprendre que ma décision te plaît :-)
    Pour Connelly, comme je l'ai écrit, il n'y a pas trop d'hémoglobine, ça n'est pas gore du tout, tu peux y aller sans crainte. En tout cas, l'auteur ne s'appesantit pas du tout sur les descriptions des scènes de crime, au contraire d'autres polars que j'ai lus récemment, comme ceux de Franck Thilliez (je sais pas si tu connais - je ferai sans doute un billet sur lui un peu plus tard). Il parle bien sûr des meurtres (c'est un peu obligé, vu que c'est le point de départ de l'enquête ;-) ), mais on sent bien que l'auteur ne souhaite pas s'y éterniser.
    En tout cas, tel a été mon sentiment.
    Ce serait intéressant que tu me dises ton avis, si tu en lis un, tiens, et pourquoi pas en faire un billet sur ton blog ? ;-)

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