dimanche 15 février 2015

Hubots or not Hubots?









Aujourd'hui je reprends le clavier pour vous parler de la dernière série qui m'émoustille et me met le cerveau en ébullition. Comme je suis toujours un peu à la traîne, vous la connaissez sans doute déjà, puisqu'elle a été diffusée sur Arte en France en 2013 et 2014. Vous l'aurez compris, pour ceux qui connaissent, il s'agit de la série suédoise Äkta människor, baptisée Real Humans en anglais et diffusée sous le titre 100 % humains en France.

Cela fait 15 jours que M. Isis et moi-même restons scotchés épisode après épisode aux aventures de Inger Engman, Anita, Béatrice, Niska, Flash et les autres.

L'histoire est bien ficelée, loin du manichéisme qu'on pourrait redouter dans ce genre de série d'anticipation : les robots ne sont pas tous méchants, les humains n'aiment pas tous les robots, certains robots sont plus malins que d'autres, etc.

Ce que j'aime c'est que, à partir d'un postulat, qui est qu'on puisse créer des androïdes si semblables aux humains qu'ils pourraient se confondre avec eux, les scénaristes explorent une incroyable palette de possibilités plus ou moins évidentes : si l'on pouvait créer des androïdes, quelles seraient les conséquences ? 

Car dans 100 % humains, il y a un peu de tout ! On retrouve tour à tour l'utilisation sexuelle des hubots, leur remplacement des humains au travail (d'abord aux tâches pénibles du type manutention et gestion des stocks, puis aux tâches où la machine est plus performante que l'homme), les hubots comme alternative grandeur nature aux jeux vidéos, les humains qui tombent amoureux des hubots, les hubots qui tombent amoureux des humains, les questions de discrimination, les hubots peuvent-ils avoir la foi ? Sans oublier le très controversé sujet du clonage.

Les personnages humains passent par divers sentiments pro ou anti-hubots en fonction des relations établies avec les uns et les autres. L'histoire se corse au fil des épisodes. Les hubots, plutôt sympathiques pour la plupart, subissent certains revers qui ne nous laissent pas indifférents. On s'attache à ces personnages, surnommés Pac-Man en VO (ça nous a bien fait rigoler, ça !) autant qu'aux personnages de chair et de sang. La montée des sentiments extrémistes est parfaitement scénarisée. Beaucoup de scènes sont des clins d'œil à notre société. Bien souvent, il suffirait de remplacer le mot « hubot » par « gay » ou « immigré » pour retomber dans notre propre monde.

Un coup de chapeau à la réalisation et au grimage des acteurs qui jouent des rôles de hubots. Ils sont tous plus bluffants les uns que les autres. Petit panorama ci-dessous :





Flash/Florentine
Anita


Anita est de loin la plus bluffantes à mon avis.

L'actrice qui joue Flash étant mannequin de son premier métier, et son rôle étant celui d'un hubot-poupée Barbie, la ressemblance se retrouve plus facilement.




Niska
Gordon


Pour Niska, la transformation physique est réellement impressionnante !






Rick
Odi




Une petite dernière pour la route, Vera, le hubot qui sert de gouvernante au papy de la série. J'adore le personnage que les réalisateurs en ont fait, à mi-chemin entre Mme Doubtfire et le professeur McConagall.



Vera




Dans Äkta människor, j'ai aussi aimé le souci du détail dans la représentation des hubots. La série en fait certes des androïdes parfaits, mais on n'en oublie pas pour autant que ce sont avant tout des machines, et cela se voit de mille et unes façons, dans la manière dont ils sont représentés. 

Pour se recharger, les hubots possèdent un câble auto-enrouleur à la manière de nos aspirateurs domestiques, ils sont dotés d'une prise USB dans la nuque, qui permet de les connecter à un ordinateur pour les mettre à jour ou bien à deux hubots de s'échanger des données, et s'ils sont trouvés sans propriétaire, on ne va pas les récupérer à la fourrière, mais au centre de recyclage. 

Dans l'un des épisodes, au comble du désespoir, l'un des hubots évolués décide de se débarrasser de la prise au bout de son câble pour empêcher toute tentative de recharge, et traduit ainsi un comportement suicidaire.

J'ai bien aimé aussi les petites trouvailles, comme les paupières qui se mettent à clignoter à toute vitesse pour montrer que le cerveau/disque dur du hubot travaille, ou ces mêmes paupières qui clignotent parfois, telles des diodes d'ordinateur, pour montrer que le hubot réagit à quelque chose.




Dans 100 % humains, les centres commerciaux et usines possèdent des points de recharge pour hubots.





J'ai profité de l'occasion pour regarder la série en VOST (en suédois, donc). Mon âme de linguiste se délecte de repérer les constructions de cette langue qui m'était totalement inconnue avant ces jours-ci. Je suis tellement plongée dans l'écoute des sonorités et dans le repérage du sens par rapport aux mots prononcés, que j'ai réussi à repérer une faute de traduction dans un sous-titre :-) Je suis très fière de moi, même si j'avoue qu'il ne faut pas être sorti de St Cyr pour y arriver. La syntaxe, ainsi qu'un grand nombre de mots, ressemble beaucoup à l'anglais ou à l'allemand. Pour d'autres mots, comme ils se répètent souvent, je les ai repérés aussi, mais c'est plus dur.




Pour moi, c'est le petit bonus :-)













4 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé cette série :-) Un peu flippante par certains côtés . Comme tu le souligne les hubots c'est un peu les noirs , les gays, etc de notre société...
    On a pas encore vu la deuxième saison, faut qu'on s'y mette! trop de choses à voir et pas assez de temps...

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    1. Je t'encourage à regarder la 2ème saison : elle est encore plus hard que la première :-)
      Mon seul bémol est que les personnages se croisent un peu trop souvent (le hubot de A rencontre par hasard B, qui connaît A, etc.) Ça fonctionne un petit peu trop en vase clos pour que ça soit plausible, mais à part ça, c'est vraiment excellent.

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  2. Je n'ai vu que quelques épisodes quand elle est passée à la télé pour cause d'activité le jeudi soir, mais je retrouvais mon compagnon scotché devant (lui qui est plutôt difficile).
    Quant au temps, j'ai supprimé ma montre il y a de nombreuses années d'abord pour cause d'allergie aux bracelets, mais je ne supprimerais pas mon radio réveil avec lumière au plafond, je dors bien, mais j'aime bien savoir où j'en suis dans ma nuit lorsque je me réveille.

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    1. La série a aussi plu à M. Isis (également assez dur à captiver).
      La lumière au plafond est activée en permanence ? Parce que si c'est le cas, ce serait intenable pour moi :-)

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Merci de me laisser un petit mot :-)