mercredi 11 mars 2015

Tout une nuit... pour marcher

Cette semaine, Agoaye nous propose de plancher sur l'amorce « Toute une nuit pour... »*.

Sujet très ouvert, qui peut sans doute être traité de bien des manières. Une fois n'est pas coutume, je vous propose de plonger dans mes souvenirs personnels.

J'ai un rapport assez particulier à la nuit : dans une maison, c'est un moment que j'aime, une fois que tout le monde dort et qu'il n'y a plus un bruit. On a l'impression d'être seul au monde :-) Comme j'ai par ailleurs une fâcheuse tendance à l'insomnie, j'aime la nuit avant d'aller me coucher, mais pas une fois que je suis au lit. J'ai eu des périodes de ma vie où j'appréhendais tellement le coucher, que je repoussais sans cesse ce moment de toutes les manières possibles et imaginables.

Enfant, j'ai eu ma radio personnelle très jeune, que je glissais sous mon oreiller, et que j'écoutais jusqu'à pas d'heure dans la nuit, avec mes-écouteurs-qui-me-faisaient-mal-aux-oreilles. Plus tard, j'ai eu mon walk-man perso ; jusqu'au jour où j'ai claqué toutes mes économies pour me payer une platine CD portable, à glisser également sous mon oreiller... J'aimais ces instants musicaux où il n'y avait que moi, la musique et la nuit.

J'aime aussi observer le ciel étoilé la nuit. J'ai des souvenirs d'étés, sur la propriété de mes grands-parents, à l'époque loin de la pollution lumineuse de la ville (ce n'est plus le cas aujourd'hui), de quelques soirées passées allongés à même l'herbe à observer les étoiles. Instants magiques où la raison nous fait nous sentir tout petits face à l'immensité de la voûte céleste, avec ses myriades d'étoiles et ses distances tout juste concevables pour notre petit esprit étriqué.

La nuit, bien sûr, ce sont aussi des souvenirs d'adolescence. Des nuits blanches passées à rêvasser, à refaire le monde, dans un joyeux mélange d'insouciance et d'éveil à la conscience de soi et des autres.

Quand j'avais 14 ans, j'ai même passé une nuit entière à marcher dans la forêt. Oui, je sais, dit comme ça, ça paraît un peu fou. Bien sûr, je n'étais pas seule. Il s'agissait d'une marche organisée par la paroisse que je fréquentais à l'époque. Une marche nocturne pour donner du sens à la veillée pascale, des dizaines d'ados unis dans un même effort. Il faisait froid. On avait droit à des pauses chocolat-chaud dont on profitait bien. On était jeunes. On avait le cœur vaillant. On était prêts à tout pour aller jusqu'au bout de la nuit.

La marche avait des allures de colonie de vacances. Ça chantait, ça criait, ça se charriait et ça se cajolait. On a bien marché, mais on a aussi bien rigolé. Toute la nuit, jusqu'au petit matin.

Aujourd'hui, presque 20 ans après, j'en garde encore un excellent souvenir. 

J'ai grandi, j'ai vieilli, ma foi aussi.






*Pour lire les autres participation au projet, c'est par ici.

1 commentaire:

  1. J'en ai passé des heures le casque vissé sur les oreilles en pleine nuit :-) C'était une façon de se couper du monde qui n'allait pas dans le sens que je souhaitais.

    Quant au ciel étoilé, il me suffit de sortir de mon immeuble, marcher 100 mètres et je suis aux premières loges ! Pas de pollution lumineuse dans mon petit village et j'en profite chaque soir lors de la balade du chien.

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