lundi 3 février 2014

Et si c'était vrai...?

J'ai d'abord vu par hasard le film sorti en 2005 réalisé par Mark Waters, interprété par Reese Witherspoon et Mark Ruffalo. Je l'ai vu par hasard, et j'ai vraiment bien aimé. (Le film est sorti en VO sous le titre Just Like Heaven.)

En bref, c'est l’histoire d'un jeune veuf qui emménage dans un appartement de San Francisco dans lequel il fait la rencontre d'une jeune femme qui y vit également. Le film est très bien mis en scène par le réalisateur. On sait dès le début que c'est une médecin urgentiste qui vient de subir un accident de voiture, et on apprend au fil de l'histoire que sa famille loue son appartement en attendant son éventuel réveil du coma dans lequel elle est plongée depuis lors.


Avec un tel sujet, le film aurait pu facilement tomber dans le mélodrame. Mais non, pas du tout. Le scénario est même souvent très drôle. Car David (le jeune homme) est en fait le seul à voir le «fantôme » d'Elizabeth (Liz, la fille dans le coma et propriétaire de l'appartement), ce qui occasionne des scènes quelque peu cocasses.

Évidemment, ce qui devait arriver arriva : David et Liz tombent éperdument amoureux l'un de l'autre et s'aiment d'une passion sans espoir...

D'aucuns diront sans doute que c'est un film à la guimauve pour Bridget Jones en mal de romance...

Moi je dis : J'étais en couple quand je l'ai vu et le sujet m'a tout de même émue. Pourquoi faudrait-il être malheureuse pour être touchée pas les histoires romantiques ? En tout cas, je préfère largement les belles histoires d'amour (celles qui sont bien racontées s'entend) qu'un film de guerre aussi épique soit-il.

Bref. 

Peu de temps après, ayant appris que ce film était tiré d'un roman, je me le suis procuré à ma médiathèque préférée.

Le film est en réalité basé sur le premier roman de Marc Lévy, paru en 2000, vendu a plus de 5 millions d'exemplaires, publié dans 32 pays.


Pour moi aussi, c'était mon premier roman de l'auteur, que j'ai donc lu après avoir vu le film du même nom. Autant j'ai bien aimé le film, même si c'est sans doute un peu trop fleur bleue pour certains, autant je n'ai pas aimé le bouquin. Encore un film qui a été largement modifié par rapport au livre, mais pour une fois, je dois dire que c'était très judicieux de la part du scénariste. À côté, le livre m'a paru complètement irréaliste et très plat en même temps...

C'est extrêmement rare que je sois déçue par le livre dont est issu un film. À ce jour, le seul binôme livre/cinéma dans lequel je trouve les films plus réussis que les livres est la saga du Seigneur des Anneaux, de J. R. R. Tolkien, portée à l'écran par Peter Jackson. En règle générale, je sais donc que si j'ai aimé un film, il y a de fortes chances pour que j'apprécie encore plus le livre. Et bien dans le cas présent, ma théorie s'est démentie :-)

Je vais être obligée de vous dévoiler un peu l'intrigue pour que vous compreniez de quoi je veux parler. Alors, si vous ne connaissez ni l’œuvre cinématographique, ni le roman correspondant, et que vous aimeriez pouvoir vous forger votre propre opinion le moment venu, n'hésitez pas à passer directement à la fin de mon article !

David comprenant que Liz est en fait dans le coma et qu'il est le seul à la voir, il décide d'entreprendre de la sauver avant que la famille et les médecins ne la débranche. Dans le film, il monte une « opération commando » avec son meilleur ami, sans vraiment lui expliquer de quoi il s'agit d'ailleurs, mais au dernier moment, alors qu'ils s'apprêtent à sortir le corps de Liz de l'hôpital, les deux complices se font prendre en flagrant délit. La scène est un peu tirée par les cheveux, mais ça fonctionne.

Dans le livre, en revanche, j'ai été passablement étonnée de voir que la même scène se trouve en fait au milieu du livre (alors que dans le film elle intervient peu avant le dénouement), et surtout qu'elle ne se termine absolument pas de la même manière. Car Marc Lévy avait vu son histoire son un angle totalement différent : dans le livre, le vol du corps se passe sens encombre. David, alias Arthur dans le livre (Elizabeth s'appelle Lauren dans le livre) l'emmène à sa maison de campagne ni vu ni connu et installe son corps dans une chambre de la demeure familiale de son enfance, pendant qu'il file le parfait amour avec l'esprit de Lauren.

Dans le livre, ce long passage à la campagne (totalement absent du film) est entrecoupé par les retranscriptions de lettres laissées à l'intention d'Arthur par sa mère (décédée) et de longs flashbacks dans l'enfance de celui-ci (sans oublier les intrusions de l'inspecteur de police à la recherche du corps de Lauren...). Ce passage permet en fait à l'auteur d'assener un message qui visiblement lui tient à cœur :

Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir (...) tout est possible. » (p. 87), le bonheur est fugace et il faut profiter de l’intensité du moment présent : « Personne n’est propriétaire du bonheur, on a parfois la chance d’avoir un bail, et d’en être locataire. » (p. 91).

Le message ne me dérange pas en soi, l'intention est même tout à fait louable, mais ça occasionne des longueurs un peu malvenues, à mon humble avis (à ce stade on a plutôt hâte de savoir si Arthur et Lauren vont pouvoir concrétiser leur amour d'une manière ou d'une autre !)







Après cette première expérience de lecture involontaire de Marc Lévy, je suis allée piocher d'autres livres de l'auteur à la bibliothèque, pour voir : Le premier jour. Je l'ai personnellement trouvé nettement plus réussi que son premier ouvrage. Certes, ça reste assez prévisible et convenu, mais ça se lit bien, je trouve.







Et La première nuit : la suite et fin du Premier jour emprunté juste avant. Bon, ben c'est pas mal, ça se lit bien, mais je suis pas sûre d'en emprunter d'autres de cet auteur...






Concernant Et si c'était vrai


Je pense qu'il faut prendre le livre et le film comme deux œuvres à part entière (ce n'est sans doute pas innocent si les scénaristes ont décidé de modifier les prénoms des deux protagonistes, outre d'autres détails moins significatifs). Les partis pris sont tellement différents dans l'une et l'autre œuvre, que j'ai l'impression que si on est séduit par le livre, on n'appréciera pas le film, et inversement...

Pour ma part, si je comprends bien (et respecte) les intentions de Marc Lévy, j'avoue que son écriture et ses choix scénaristiques ne m'ont pas vraiment convaincue, tandis que la version cinéma, retravaillée, débarrassée des passages superflus ou trop tirés par les cheveux, m'a largement plus séduite. Et pourtant, le film conserve tout de même une part de magie ou surnaturel, comme on voudra, qui permet de de s'évader et de faire rêver le téléspectateur.

Marc Lévy, après avoir connu ce premier succès fulgurant, a publié toute une série de romans, puis une suite à Et si cétait vrai ? intitulée Vous revoir, en 2006 (que je n'ai pas lue).

Et vous, connaissez-vous Marc Lévy ? Aviez-vous vu le film ou le livre dont je parle ?





 

2 commentaires:

  1. J'aimais beaucoup les romans de Marc Lévy et de Guillaume Musso. C'étaient de jolies histoires qui me faisaient rêver. Puis j'ai une la lubie de reprendre mes études et m'inscrire en fac de Lettres. Depuis je ne peux plus lire ces auteurs car après trois pages on sait déjà tout ce qui va se passer et le style, en est-ce un d'ailleurs?, ne me convient plus du tout. D'un autre côté je découvre à présent des auteurs que jamais je n'aurais pu lire auparavant.

    Je ne renie pas mes lectures passées, je comprends quelles plaisent à un large public, malheureusement elles ne me touchent plus puisque leurs nombreux défauts "m'agressent".

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    1. Pour moi c'est un peu l'inverse : j'ai fait des études littéraires, durant lesquelles j'ai étudié beaucoup de littérature, à tel point que j'ai fini par en faire une overdose :-) Du coup, mes lectures d'aujourd'hui sont volontairement plus légères, et le style, en principe, m'importe peu. Mais mon œil critique reste malgré moi exercé, et certains auteurs me hérissent un peu le poil...
      Concernant Marc Lévy, ce n'est pas tant l'écriture qui me dérange que les choix scénaristiques, la vraisemblance des péripéties, etc. J'aime quand un livre me fait m'évader, mais j'ai quand même un peu de mal quand c'est trop rocambolesque.
      Après, je suis contre la "hiérarchisation" des auteurs, qui ferait que certains seraient plus "dignes" que d'autres. Un auteur est avant tout un créateur, que l'on se doit de respecter. Ensuite, on aime ou on n'aime pas, mais c'est pas pour ça qu'il faut dénigrer : il en faut pour tous les goûts !

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