mercredi 29 janvier 2014

Do you speak English ? - 1






S'il y a un truc qui me hérisse le poil, c'est bien d'entendre dans les médias (ou dans la rue) des tournures calquées sur l'anglais du type : « C'est juste pas possible » ou « Tu es définitivement une diva ». Car oui, dans ces deux phrases, juste est définitivement sont purement est simplement des anglicismes !

Je vous entends d'ici : « Mais juste, c'est bien un mot français aussi, non ? Et définitivement, ça existe aussi ! ».

Oui, oui, ne criez pas si fort, je n'ai jamais dit le contraire :-) Je dis juste  :-)  que leur emploi dans les deux exemples ci-dessus est calqué sur l'anglais, et surtout, que nous avons d'autres manières bien plus idiomatiques d'exprimer ces idées, alors pourquoi vouloir à tout prix succomber à cette mode ? 

Il y a pléthore de manières de traduire It's just impossible : C'est tout bonnement impossible (soutenu), C'est carrément impossible (courant), C'est trop pas possible (familier) et j'en passe et des meilleures.

Idem pour You're definitely a diva : Tu es tout simplement une diva, Sans aucun doute, tu es une diva, Tu es indéniablement une diva, ou encore, Tu es bel est bien une diva, etc.

Je dis aussi que ces deux mots tels qu'ils sont employés dans mes exemples, ne correspondent pas aux canons de la langue française. 

Qu'on ne se méprenne pas, je suis à cent mille lieues de penser aux règles érigées par l'Académie française ici. Je parle juste des règles du français courant que tout francophone lambda ayant quelque conscience linguistique connaît naturellement.

Or, naturellement, nous n'employons pas juste et définitivement dans les sens donnés en exemple ci-dessus, mais plutôt dans des phrases de ce type :

Attends, je termine juste ma page et j'arrive !
Je viens juste de voir le dernier film d'Almodovar : je l'ai adoré.

Avec cet épisode, la saga est définitivement close.
Après plusieurs mois de crise, elle quitta définitivement son mari.


J'espère que vous me suivez jusque là ? :-)

Après ce petit préambule sous forme de coup de poing, inutile de vous dire que je n'apprécie pas non plus les anglicismes, qui consistent à calquer non plus un tournure, mais un mot de vocabulaire sur un mot approchant anglais.




Prenons quelques exemples pour être plus clairs :

En anglais, on parle de digital economy, couramment traduit par économie numérique, ce qui me va très bien. Là où ça coince un peu, en revanche, c'est quand j'entends parler de « caméra digitale » ou « écran digital », là où on devrait dire « caméra » et « écran numérique », tout simplement parce que les gens, et les journalistes en général, ne font pas l'effort de réfléchir un tant soit peu avant de proférer des âneries. Ben oui, parce que l'adjectif digital en français existe bel et bien, mais n'a pas du tout le même sens qu'en anglais (dans les expressions citées plus haut). En français, digital signifie « qui a un rapport au doigt », comme dans empreinte digitale, par exemple. (Au passage, empreinte digitale se dit en anglais figerprint, et nom une énormité que je n'écrirai pas...)

Je ne compte plus les anglicismes et les calques, tellement j'en entends souvent. Certains me font dresser les cheveux sur la tête quand d'autres me font doucement sourire. Celui que j'affectionne le plus et j'exècre tout à la fois, et que j'entends au moins une fois par jour, c'est Je suis si excitée pour I'm so excited en parlant de l'anticipation d'un évènement. Ah bon, mademoiselle, vous êtes sûre d'être excitée de monter sur scène (par exemple) ? Car, encore une fois, l'adjectif excité n'a pas le même sens en anglais et en français. Les deux mots sont très proches, mais recouvrent des champs sémantiques différents. Sérieusement, quel francophone natif dirait Je suis très excitée à l'idée d'aller en Espagne ? Tout le monde regarderait cette personne de travers, ou bien rirait gentiment sous cape. Car « excité » en français est réservé à l'excitation sexuelle majoritairement, et nerveuse dans une moindre mesure (on peut dire d'un enfant qu'il est très excité, pour dire qu'il est agité). En revanche, pour traduire l'anticipation d'un évènement, on emploiera plutôt des expressions du type J'ai hâte d'y être, et pour exciting, on dira d'une aventure que c'était génial, passionnant ou super. Mais certainement pas excitant !


Voilà pour le genre de choses qui m'écorche les oreilles régulièrement.



En général, quand je fais remarquer l'utilisation d'anglicismes autour de moi, j'ai droit à deux types de réactions. Il y a d'un côté ceux qui me taxent d'être rétrograde, qui me disent qu'il faut accepter que la langue évolue, qu'une langue qui n'évolue pas n'est pas une langue vivante, etc. Et de l'autre, il y a ceux qui crient haut et fort haro sur le tout-anglais, maudissant l'hégémonie de la culture anglo-américaine qui nous assaille de toute part et risque de faire mourir notre belle langue française d'ici quelques dizaines d'années. Ceux-là sont mes préférés, car ce sont ceux qui aiment brandir sous mon nez des exemples d’anglicismes ... qui n'en sont pas :-)


Eh oui, après les calques et les vrais anglicismes, je vais vous parler des faux anglicismes.

Qu'est-ce donc que cette bête-là ?






Le faux anglicisme est un petit filou. Il nous fait prendre des vessies pour des lanternes. C'est un mot français qui fait croire à tout le monde qu'il nous vient tout droit d'Outre-Manche ou d'Outre-Atlantique et qui y réussit parfaitement, alors qu'il n'en est absolument rien ... ou presque !

Ce sont en fait des mots français construits à partir de racines de mots anglais, mais ce sont aussi des mots qui N'EXISTENT PAS tels quels en anglais. Et donc, pour chacun de ses pseudo-anglicismes, il existe un autre mot équivalent dans la langue de Shakespeare qui, le plus souvent, revêt une forme différente du mot français, voire très souvent n'a absolument rien avoir !

Ces mots-là m'intriguent et m'amusent énormément. C'est pourquoi je me propose de vous faire partager ma collection au fur et à mesure de mes découvertes.

Je vais donc commencer aujourd'hui par trois petits mots innocents :




Brushing 




Pressing



Dressing



Non, non, ce ne sont pas des mots anglais, je vous dis :-) Vous ne me croyez pas ? Eh bien voici leurs traductions respectives en anglais :


Blow-dry
Dry cleaner
Walk-in wardrobe



Ça décoiffe, hein ? Lol (Oui, je sais c'est pas drôle, mais j'ai pas pu m'en empêcher...)


Quelques petits commentaires linguistiques, histoire d'apprendre en s'amusant :

« Brushing » est formé sur le verbe brush en anglais qui veut dire brosser, alors que le mot anglais veut dire plus ou moins « séchage par ventilation » (blow = souffler ; dry = sec). Qui donc a raison ? Même si le brushing se fait avec une brosse, il sert quand même à sécher les cheveux, non ? Séchage par ventilation, ok, mais le coiffage, alors ils en font quoi, les Anglais ? :-P


Le mot « pressing », quant à lui, vient du verbe press, qui signifie repasser à la vapeur. Dry cleaning, c'est le nettoyage à sec. Personnellement, je vais plus souvent au pressing pour un nettoyage à sec que pour du repassage, et vous ?


Enfin, le mot « dressing » est un raccourcis de dressing-room, qui signifie vestiaire. Le glissement de sens entre l'anglais et le français est intéressant à remarquer. Mot à mot, walk-in wardrobe veut dire « armoire/garde-robe où l'on peut entrer dedans ».





Donc, maintenant, vous le savez, si vous voulez vraiment vous la péter, demandez un blow-dry à votre coiffeuse, allez porter votre veste au dry-cleaning service, et demandez-vous ce que vous allez bien pouvoir vous mettre aujourd'hui en vous tenant dans votre walk-in wardrobe. (Déjà qu'avoir un dressing, c'est la classe, alors un walk-in wardrobe, je vous dis même pas la tête des copines quand vous allez lâcher le mot !!).


Sur ces bonnes paroles, je vais vous laisser cogiter : je suis sûre qu'en cherchant bien vous allez en trouver quelques uns, vous aussi :-) N'hésitez pas à me les signaler en commentaire, ça me permettra d'enrichir ma collection !






samedi 25 janvier 2014

« Comme d'habitude » ou les chansons voyageuses - 1

J'avais l'intention de démarrer une série de billets sur les chansons traduites ou reprises dans une autre langue, en vous faisant partager trois titres à chaque article. Cependant, en commençant mes recherches préliminaires, j'ai eu la fausse bonne idée de partir à la pêche aux infos sur la chanson My Way (ou Comme d'habitude en français) en premier, l'une des chansons françaises qui a le plus voyagé. Or il y a tellement de matière sur ce titre écrit par Jacques Revaux, Gilles Thibaut et Claude François lui-même, que je me suis vue forcée de la mettre en vedette, en consacrant le premier article de cette série de billets uniquement à cette magnifique chanson.


Interprétée dans un premier temps par Claude François en 1967, la chanson ne connaît que peu de succès lors de sa sortie. En 1968, David Bowie est sollicité pour en faire une version anglaise (Even a Fool Learns to Love), qui ne verra jamais le jour. C'est Paul Anka, entendant la chanson lors de son passage en France, qui en acquiert les droits. La version anglaise, My Way, est enregistrée par Paul Anka lui-même et par Frank Sinatra, faisant connaître la chanson au monde entier. (À noter qu'il ne s'agit pas d'une traduction, mais d'une réécriture*.)

Le titre a été repris par une multitude d'artistes, dont Elvis Presley, Ray Charles, Nina Simone et Claude François lui-même en anglais, et en français par Michel Sardou (qui avait refusé la chanson à sa création) et Florent Pagny notamment.

La chanson a également été traduite en italien, en espagnol, en grec, en japonais, en arabe, en allemand et en catalan.

Ci-dessous quelques vidéos qui méritent d'être vues :






Je ne pouvais pas ne pas vous mettre une version en espagnol ! Je trouve que les Gipsy Kings font honneur à la chanson.




Une version en japonais, chantée par Hibari Misora, une grande dame du jazz au Japon, qui a vendu des millions de disques.






Heu... Comment dire ? J'avais entendu dire que Nikos chantait, mais je n'avais jamais poussé plus avant dans les recherches... Avouez, vous ne le verrez plus jamais de la même manière, maintenant !




Cette version de My Way par les Sex Pistols et Sid Vicious est revenue tellement souvent dans mes recherches que je me sens obligée de vous la montrer. Je ne connais les Sex Pistols que de nom. Y a-t-il un titre incontournable représentatif de leur carrière que quelqu'un pourrait me conseiller ? :-)


*Pour clore ce billet, voici les paroles de My Way ainsi que leur traduction en français (piochée sur le net) :


And now, the end is near;
Et maintenant que la fin est proche;
And so I face the final curtain,
Et que je fais face à l'ultime rideau,
My friend, I'll say it clear,
Mon ami, je le dirai tout haut,
I'll state my case, of which I'm certain.
Je défendrai mon cas, dont je suis certain.

I've lived a life that's full.
J'ai vécu une vie pleine.
I've traveled each and every highway;
J'ai parcouru toutes les routes;
But more, much more than this,
Mais plus encore, bien plus encore que ça,
I did it my way.
Je l'ai fait à ma façon.

Regrets, I've had a few;
Des regrets, j'en ai eu quelques uns;
But then again, too few to mention.
Mais une fois encore, trop peu pour en faire état.
I did what I had to do
J'ai fait ce que j'avais à faire
And saw it through without exemption.
Et l'ai accompli sans que rien ne me soit épargné.

I planned each charted course;
J'ai planifié chaque démarche;
Each careful step along the byway,
Chaque pas prudent le long de mon chemin,
But more, much more than this,
Mais plus, bien plus encore que ça,
I did it my way.
Je l'ai fait à ma façon.

Yes, there were times, I'm sure you knew
Oui, il y eu des moments, dont tu as sûrement dû entendre parler
When I bit off more than I could chew.
Où j'ai eu les yeux plus gros que le ventre.
But through it all, when there was doubt,
Mais au-delà de tout ça, quand il y avait un doute,
I ate it up and spit it out.
Je n'en ai fait qu'une bouchée et l'ai recraché.
I faced it all and I stood tall;
J'ai affronté tout cela et j'ai été à la hauteur;
And did it my way.
Et je l'ai fait à ma façon.

I've loved, I've laughed and cried.
J'ai aimé, j'ai ri et pleuré.
I've had my fill; my share of losing.
J'ai connu la plénitude; ma part d'échecs.
And now, as tears subside,
Et maintenant que les larmes ont séché,
I find it all so amusing.
Tout cela me semble si amusant.

To think I did all that;
Penser que j'ai fait tout cela;
And may I say - not in a shy way,
Et je me permets de le dire - sans timidité,
No, oh no not me,
Oh non, la timidité ce n'est pas de moi,
I did it my way.
Je l'ai fait à ma façon.

For what is a man, what has he got ?
Car qu'est-ce qu'un homme, que possède-t-il ?
If not himself, then he has naught,
Si ce n'est lui-même, il n'a rien,
To say the things he truly feels;
Pour dire ce qu'il ressent sincèrement;
And not the words of one who kneels.
Et non les mots de celui qui est à genoux.
The record shows I took the blows,
L'histoire retient que j'ai encaissé les coups,
And did it my way !
Et que je l'ai fait à ma façon !






vendredi 24 janvier 2014

Coussin au crochet

Un petit billet pour vous montrer un coussin réalisé au crochet il y a quelques années.
Il me restait des fins d’écheveaux de coton multicolores. Voilà ce que j'en ai fait :-)

Côté pile
 Un grand carré irrégulier au niveau des couleurs...


Côté face
Plein de petits carrés multicolores....


Bon, c'est pas tout ça, mais mon tapis n'avance pas !




mercredi 22 janvier 2014

Les enfants de la Terre - 2

Les Enfants de la Terre est une saga en 6 volumes, écrite par une romancière américaine répondant au nom de Jean Marie Auel. La particularité de la saga est de se dérouler à l'ère glaciaire et d'avoir pour héroïne une femme appartenant à l'espèce des Cro-Magnon, côtoyant d'autres personnages néandertaliens. 

Pour information, j'ai déjà publié un premier billet sur cette saga.

Les six volumes sont parus dans l'ordre suivant :


1. Le clan de l'ours des cavernes (The Clan of the Cave Bear)

2. La vallée des chevaux (The Valley of Horses)

3. Les chasseurs de mammouths (The Mammoth Hunters)

4. Le grand voyage (The Plains of Passage)

5. Les refuges de pierre (The Shelters of Stone)

6. Le pays des grottes sacrées (The Land of Painted Caves)



Dans ce second billet, après avoir été plutôt élogieuse à l'égard de cette série, je souhaite vous faire part de ce qui m'a déplu dans ces romans.



Ce que je n'ai pas aimé

1) Les livres comportent énormément de répétitions. Certes, la saga étant particulièrement longue, il convient de rappeler au lecteur tel ou tel épisode ayant eu lieu plus tôt dans la trame historique, afin que celui-ci puisse s'y retrouver facilement. Mais reprendre intégralement des passages entiers, qui n'apportent pas forcément quelque chose de surcroît, était-il vraiment nécessaire ? En outre, ces répétitions intervenant dès le deuxième opus, pour qui choisit de lire la saga d'une traite, cela fait beaucoup de pages « en trop », que j'ai personnellement choisi de sauter sans états d'âme...




2) Avant d'entamer l'écriture de cette saga, l'auteur a effectué énormément de recherches auprès de paléontologues, de musées, et même in situ dans les Pyrénées et sur d'autres sites préhistoriques. Dans ses livres, elle s'efforce donc de fournir un maximum d'informations au lecteur sur les mœurs de ces peuples ancestraux. Cela va des techniques de chasse et de pêche aux mets consommés, en passant par les techniques de couture et tissage ainsi que par l'invention accidentelle de tout un tas d'objets ou techniques divers et variés, sans oublier les mœurs des animaux sauvages et les vertus des plantes cueillies. Ces passages encyclopédiques ne manquent pas d'intérêt d'un point de vue scientifique ou historique, mais je trouve personnellement qu'ils alourdissent le récit au point de parfois l'entrecouper gauchement. Encore des passages entiers que je me suis permis de sauter, surtout à la deuxième lecture.

3) La société des Cro-Magnons est décrite comme matriarcale. On y vénère Donii, la Déesse Mère, ainsi que la femme en général. Elle est au centre de tout un ensemble de rites sacrés, dont les rites d'éveil à la sexualité (First Rites for the Gift of Pleasure en anglais) occasionnant de nombreuses scènes de sexe très détaillées. Attention, je ne dis pas que les scènes érotiques me gênent (au contraire, j'aime bien quand les romans en incluent, si elles sont bien écrites, car cela pimente un peu le récit, tout en éveillant l'imaginaire), mais dans Les Enfants de la Terre, les scènes au lit sont presque toutes identiques et incroyablement nombreuses. J'ai sacrément enrichi mon vocabulaire anglais...!




4) En raison des différences culturelles et d'éducation entre les deux héros, des qui pro quo surgissent régulièrement entre Jondalar et Ayla. S'ils sont vraisemblables au début, ils deviennent par trop agaçants par la suite, car ils seraient souvent résolus à l'aide d'une simple discussion.

Par exemple, lors de leur première rencontre, Ayla interpète mal à plusieurs reprises les intentions de Jondalar à son égard, de même que Jondalar pense à tort qu'elle ne l'apprécie pas et qu'elle n'accepte sa présence à ses côtés que par devoir (pour le soigner). L'auteur joue beaucoup sur cette corde pendant plusieurs centaines de page. Même si la ficelle est un peu grosse, et que le lecteur sent venir le dénouement, s'agissant de la première occurrence, cela reste plausible.

En revanche, dans le tome II, l'auteur a une deuxième fois recours à ce procédé, qui passe beaucoup moins bien à mes yeux. Ranec, le Mamutoï noir amoureux d'Ayla, lui faisant des avances, Ayla se sent obligée de les accepter à cause de son éducation venue du Clan (où les femmes ne se refusent jamais à un homme, quel qu'il soit). Jondalar, toujours éperdument amoureux d'Ayla, prend la démarche de celle-ci comme un affront. Fou de rage, il refuse tout dialogue et s'enferme dans un mur de silence. Ayla ne comprend pas la réaction de Jondalar. Ce qui pro quo dure une bonne moitié du volume et traîne énormément en longueur. J'ai trouvé ce passage un peu tiré par les cheveux. En tant que lecteur, on a envie de bousculer Ayla et Jondalar pour qu'ils ouvrent les yeux et mettent leurs problèmes sur la table. C'est agaçant et frustrant !

Dans le tome 5 un autre qui pro quo à rallonge est surexploité par l'auteur... Trop c'est trop !





5) Les deux héros sont tellement parfaits que s'en devient agaçant. Dès qu'ils entreprennent quelque chose, tout leur réussit. Ayla est belle, intelligente, une guérisseuse hors pair, cuisine des plats délicieux, apprend les nouvelles langues en quelques jours à peine, etc. Jondalar est beau, intelligent, un amant parfait en tous points (non seulement il est pourvu d'un bel outil, mais il fait en plus toujours passer le plaisir des belles avant le sien ! Le rêve quoi :-) ) et un tailleur de silex extrêmement doué. Au cours de leurs aventures, ils trouvent des inventions résolvant tous leurs problèmes : ils inventent le travois, l'aiguille à chas, la production du feu par percussion de pierres, le propulseur de sagaie, la domestication des chevaux, celle du loup, la luge, les lunettes de soleil, (si, si) et j'en passe et des meilleures...

En mettant de côté les inexactitudes de l'auteur, malgré ses recherches poussées (car toutes les inventions mentionnées ne sont pas prouvées historiquement comme contemporaines des Cro-Magnon), le fait que ces héros soient absolument parfaits se révèle un brin lassant à la longue. Leur seul défaut est justement d'être trop parfaits ! Certes, Jondalar fait souvent preuve de jalousie, et Ayla ne sait pas chanter (la honte !). Mis à part cela, bien malin celui qui leur trouvera des défauts !




Conclusion personnelle :

Cette saga est une des plus longues que j'ai lue et surtout une des plus originales. J'ai lu d'autres saga aussi longues (les Harry Potter, ou bien, étant plus jeune, Les gens de Mogador), mais jamais se déroulant dans un environnement aussi dépaysant.

Les recherches de l'auteur sont clairement extrêmement approfondies, mais je trouve personnellement dommage d'avoir voulu en faire un étalage aussi détaillé tout au long des romans. Peut-être aurait-il mieux valu édulcorer quelque peu les passages encyclopédiques pour que le résultat soit moins indigeste.

Sur l'intrigue en elle-même, il faut dire, pour être honnête, qu'elle n'a rien de révolutionnaire. C'est une histoire d'amour somme toute assez banale, entre deux êtres que tout oppose au départ, pas si éloignée que ça de Roméo et Juliette. Les aventures vecues par nos deux héros n'ont rien d'exceptionnel, mis à part le fait qu'elles se déroulent chez nos lointains ancêtres.



J'ai quand même bien aimé le cheminement personnel d'Ayla au cours des 6 tomes. La rencontre entre elle et Jondalar, écrit cette fois d'une main de maître, reste sans nul doute mon passage préféré de la saga. D'autres passages sont très intéressants comme ses discussions spirituelles avec les divers chamans qu'elle rencontre au cours de ses aventures.

En bref, si vous avez envie de voyager, que vous aimez les belles fresques romanesques et que vous aimez apprendre de nouvelles choses, n'ayez aucune hésitation !

Toutefois, je ne conseillerais pas de lire toute la saga d'une traite, ni même en entier, car je trouve que la trame historique perd de son intérêt au fil des différents volumes. Les volumes 1 et 2 suffisent largement, avec le 3 en plus en option. Mais les 3 derniers risquent fort de vous décevoir...


Pour les anglophones qui veulent un autre aperçu de la saga (qui vaut son pesant de cacahuètes !), c'est par ici :-).

Pour ceux qui préfèrent lire en français, je vous ai trouvé une critique tout aussi bien faite par là !

Bonne lecture et à bientôt...

jeudi 16 janvier 2014

Dans mon jardin d'hiver


Depuis qu'elle est née, j'essaie d'enseigner les nuances à ma fille, de lui montrer que rien n'est jamais ou complètement noir ou complètement blanc, mais que les réponses à nos questions les plus simples sont souvent teintées de touches de couleurs çà et là. J'essaie de lui expliquer la relativité et la subjectivité des choses. En bref, j'aimerais éviter de tomber dans le manichéisme.




Je lui ai donc montré que, dans le jardin, nous avions des fleurs toute l'année, même en hiver.

Hier, en rentrant de l'école, l'air boudeur, elle me dit : « Maman, la maîtresse elle a dit que les fleurs c'est que au printemps et que en hiver y'en a pas. » Traduction : Maman, ce que tu m'as dit c'est tout faux. La maîtresse elle a dit que c'était pas vrai. Mais on sentait bien dans sa voix que ce qui la perturbait, c'était d'avoir reçu deux informations différentes sur le même sujet.

Que répondre à ça ? Ma fille, ta maîtresse est une idiote. Elle n'a qu'à ouvrir les yeux et elle verra bien que les clichés ne reflètent pas toujours la vérité. Heu, non, quand même, je peux pas là :-)

En réalité, je pense que la maîtresse a juste voulu simplifier les choses pour les enfants de sa classe.  Ce n'est certainement pas la première à employer des raccourcis de ce genre, et ce ne sera pas la dernière. Mais, je m'interroge : Pourquoi vouloir à tout prix tout simplifier ? Dans la vie tout n'est pas ou tout l'un ou tout l'autre ; il existe beaucoup de demi-teintes ! Alors pourquoi vouloir le faire croire à nos enfants ?

D'autant que, dans un cas comme celui-ci, les enfants du village sont presque tous en contact avec la nature et voient très bien que la réalité ne colle pas avec cette vérité quasi manichéenne : Les fleurs, c'est au printemps. En hiver, la nature dort. Alors, quel est l'intérêt, sinon de constituer une solution de facilité ?

Je n'ai pas de réponse à cette question. Ce que je sais, c'est que je refuse d'emprunter ce chemin-là avec ma fille.

« Maman, des pissenlits, y'en a aussi en hiver. » C'était pas une question de sa part, c'était une vérification pour se rassurer.

« Oui, ma fille. On en a dans le jardin en ce moment*. »

Parterre de fleurs d'hiver


Ma fille étant très sensible, je sentais poindre les larmes dues à la frustration et à l'incompréhension. Mais pourquoi donc la maîtresse a-t-elle dit que les fleurs, c'est au printemps, alors que nous, on a des pissenlits dans notre jardin ? Les pissenlits c'est bien des fleurs, non ?

J'ai donc contourné le problème, en expliquant autrement : « Ma fille, il y a très peu de fleurs en hiver, mais il y en a quand même. En comparaison, au printemps, il y en a beaucoup plus, beaucoup plus jolies, car il y a beaucoup plus de soleil. C'est sans doute ce qu'a voulu dire ta maîtresse. »

Réponse de ma fille : « Bon, alors, y'a un peu de pissenlits en hiver, et beaucoup au printemps. »

C'est ça, ma fille, t'as tout compris.
Et y'a pas que les pissenlits, y'a aussi les soucis sauvages, la moutarde blanche, la bourrache et j'en passe et des meilleures... 

Bourrache 

Moutarde blanche
Soucis des champs
Gazanias 

Si elle le comprend, ne me dites pas que les autres ne peuvent pas en faire autant !



* Ha ha ! En faisant mon tour de jardin pour prendre des photos afin d'illustrer ce billet, je me suis rendu compte que la touffe de pissenlits repérée la semaine dernière a disparu !
Bon, c'est pas grave, y'a quand même profusion d'autres fleurs, qui prouvent que je n'invente rien ;-)

lundi 13 janvier 2014

Comment faire du neuf avec du vieux

1) Prendre un tas de tissus divers (chutes de tissus, vieux vêtements trop difficiles à ravauder, vieilles taies d'oreiller, etc.)



2) Y découper des lanières de 1 à 3 cm de largeur selon la rigidité du tissu



3) Se procurer un gros crochet (ou une paire de grosses aiguilles à tricoter). N°10 minimum.



4) Crocheter les lanières en alternant les couleurs






Pour ce premier essai, j'ai décidé de confectionner un petit tapis dans les nuances de vert. Je dois dire que je suis agréablement surprise du résultat une fois les rangs alignés. Ça faisait longtemps que je voulais tester cette technique de recyclage, et je ne suis vraiment pas déçue du rendu. Que vais-je bien pouvoir crocheter ensuite selon ce procédé, quand j'aurais terminé mon tapis ? :-) J'ai le cerveau en ébullition !



Pour la confection des lanières à partir des pièces de tissu, tâche pouvant s'avérer quelque peu fastidieuse et ardue, j'ai mis au point une technique dont je vous fais part ci-dessous :


A. Si la pièce de tissu est grande (vieux drap, taie d'oreiller, etc.)

        1. Découper au préalable une bande de tissu de 10 à 15 cm de largeur



        2. Déterminer la taille souhaitée des lanières (elle dépend de l'épaisseur/rigidité du tissu : plus le tissu est rigide, plus les bandelettes doivent être fines, pour faciliter le travail)

        3. Pratiquer des encoches dans le bord inférieur du tissu correspondant à la largeur de deux lanières)



        4. Découper la longueur du tissu en prenant le bord du tissu comme guide, encoche par encoche, en prenant garde à arrêter la découpe à environ 5 mm du bord supérieur



        5. Retourner la bande de manière à se retrouver avec le bord non coupé devant soi (partie gauche de la photo ci-dessous)



        6. Réaliser des encoches entre chaque coupure déjà réalisée (A) et les prolonger une par une, en prenant garde à arrêter la découpe à 5 mm du bord opposé (B)

A


B

        7. Une fois l'opération terminée, on obtient une seule et unique longue lanière, à enrouler en pelote, prête à l'emploi.




B. Si la pièce de tissu est de taille réduite (chutes de tissus), il suffit de démarrer la découpe près d'un bord en suivant une spirale inversée (en allant vers le centre de la pièce) tout autour des bords du tissu, jusqu'à arriver au centre, puis de mettre en pelote.


Le tapis n'est pas encore terminé (loin s'en faut !) mais je m'engage à vous montrer le résultat final une fois qu'il sera achevé (dans quelques semaines, si tout se passe bien !)    



mardi 7 janvier 2014

Avoir une araignée au plafond

Cette expression m'est venue à l'esprit l'autre jour quand, en levant la tête, je me suis retrouvée nez à nez avec Maman araignée et sa myriade de bébés...



Avoir une araignée au plafond (ou dans le plafond), c'est être un peu fantasque. J'aime bien cette définition, mais je ne pense pas qu'elle me corresponde.  

D'ailleurs, je n'ai pas une araignée au plafond, mais plusieurs :-)

J'ai pris cette photo peu avant les Fêtes. Je suis partie en vacances, puis rentrée. Les araignées sont toujours au même en droit... Non, je ne les ai pas chassées. Elles ne me gênent pas. Je m'étais dit que si je les voyais migrer un peu partout dans la maison, il serait temps d'aviser pour les déloger, mais elles n'ont pas bougé ! 

Je pensais également que les bébés grossiraient vite, mais non, ils font toujours la même taille minuscule ! En fait, je me suis renseignée : c'est tout à fait normal. Il s'avère que la croissance des araignées se fait par mues successives de l'exosquelette (squelette externe, par opposition à l'endosquelette des mammifères, par exemple, qui se trouve « à l'intérieur »). Je devrais donc retrouver rapidement quantité de mini-mues un peu partout dans la maison... Je vous teindrai au courant !

Cette araignée, très commune dans nos maisons, est un pholque phalangide. Elle chasse ou attrape dans sa toile quantité d’insectes et s'attaque même à d'autres araignées comparativement plus impressionnantes, les tégénaires, que je trouve personnellement beaucoup moins sympathiques.




On peut voir quelques photos très réussies d'un combat entre les deux espèces sur un blog de passionné.


Les pholques comme les tégénaires, quoique venimeuses, ne sont pas dangereuses pour l'homme.

Je n'aime pas trop toucher les araignées et les insectes en général, mais je peux facilement partager mon logis avec eux.


Et vous, que faites-vous ? Êtes-vous un accro du balai ou un fervent admirateur de Dame Nature ?